Après une longue journée de travail, un homme décida de se détendre un peu sur le porche de sa maison. Il s’assit dans son vieux fauteuil à bascule en bois et ferma les yeux. La chaleur accablante de la journée avait fait peser sur ses paupières un lourd voile de fatigue, et il s’endormit presque aussitôt, bercé par le léger grincement du fauteuil.
Trente minutes passèrent, peut-être davantage. Tout autour était calme. C’est alors qu’une fine mais très dangereuse vipère sortit lentement des buissons près du porche. Ses mouvements étaient fluides, presque imperceptibles.

Elle se glissa vers les marches, comme attirée par la chaleur du corps humain et l’odeur de sueur. L’homme dormait profondément, ne réagissant pas lorsque le corps froid de la créature effleura sa chaussure et commença à remonter le long de sa jambe.
La vipère progressa, montant le long de la jambe, du torse, enroulant finalement son corps autour de son bras. Sa langue bifide frétillait dans l’air et ses yeux sombres fixaient le visage de l’homme.
Lorsqu’elle arriva presque à sa nuque, les crocs venimeux se trouvèrent à quelques centimètres seulement de sa peau. Une seule morsure aurait suffi pour tout finir en quelques secondes. Mais, à cet instant précis, alors que la vipère s’apprêtait à attaquer, quelque chose d’inattendu se produisit. 😲😨
Un aboiement furieux brisa soudain le silence. Le chien de l’homme, jusque-là couché sur l’herbe, bondit, hérissa son poil et se précipita sur le porche.
Il fonça sur son maître, grogna et planta ses dents dans le corps de la vipère. Surprise, celle-ci siffla et se contorsionna avant de tomber sur le sol. Le chien ne lâcha pas prise, l’ayant jetée d’un coup sec vers le bord du jardin, et elle disparut, sifflante, dans les buissons.
L’homme se réveilla en sursaut, troublé par le vacarme et le mouvement de son fauteuil. Il regarda autour de lui, confus, sans comprendre ce qui venait de se passer. Le chien, haletant, se tenait à ses côtés, oreilles couchées, regard attentif.

Il pensa que l’animal avait simplement été effrayé, et ne remarqua même pas l’éclat de l’écailles près de son fauteuil.
Ce n’est que le soir, en visionnant les enregistrements des caméras, qu’il comprit l’ampleur du danger. En voyant la vipère ramper sur son corps, puis son chien se jeter sur elle, son cœur se serra.
Ce soir-là, il resta longtemps auprès de son fidèle compagnon, lui caressant la tête et murmurant :
— Merci, mon ami… Tu m’as sauvé la vie.