La vérité éclata dans un unique message qui détruisit son monde : « Je suis désolé, mais c’est fini. » Camille resta figée, le téléphone tremblant entre ses mains. C’était un mercredi soir ordinaire, et pourtant, sa vie venait d’être bouleversée en un instant. Julien, l’homme qu’elle aimait depuis trois ans, venait de tout effacer d’un simple texto.
Le souffle coupé, elle s’assit lourdement sur le canapé, son esprit oscillant entre choc et incrédulité. Comment cela avait-il pu se passer ? Elle revint sans cesse sur les moments partagés, les rires, les promesses échangées sous le ciel étoilé. Tout cela n’avait-il été qu’un mensonge ? Les larmes commencèrent à couler, trahissant la douleur immense qui se formait dans sa poitrine.
Les jours qui suivirent furent un tourbillon d’émotions : la colère succédait à la tristesse, l’amertume à la confusion. Camille se remémorait les signes qu’elle avait ignorés, les mensonges qu’elle avait refusé de voir. « Comment ai-je pu être si aveugle ? » se répétait-elle sans cesse, comme pour punir son propre cœur d’avoir été aussi vulnérable.
Un soir, alors qu’elle rangeait ses affaires pour se distraire, elle tomba sur une vieille photo d’eux deux, heureux et insouciants. La colère monta en elle comme une marée implacable. Elle déchira la photo en morceaux, les jetant dans le vent par la fenêtre ouverte. Ce geste impulsif fut comme un déclic.
Elle se regarda dans le miroir, échevelée et les yeux rougis, mais pour la première fois, elle se posa une question cruciale : « Que vaut mon amour si je ne m’aime pas moi-même ? »
Ce fut son tournant. Elle se mit à sortir, retrouver des amis qu’elle avait négligés, reprendre des activités qui la passionnaient. Petit à petit, Camille reconstruisit son monde, pierre par pierre, jusqu’à ce qu’elle puisse de nouveau sourire sans amertume. Un soir, alors qu’elle se promenait près de la rivière, elle croisa Julien par hasard.
Il s’approcha, embarrassé, cherchant ses mots. « Camille, je suis… » commença-t-il. Elle leva la main pour l’interrompre, ses yeux brillants de détermination. « Tu n’as pas besoin de t’excuser, Julien. Je ne te déteste pas. Merci même, car grâce à toi, j’ai compris que je mérite bien mieux. »
Elle tourna les talons, s’éloignant avec une grâce sereine, le cœur léger pour la première fois depuis longtemps. Camille avait trouvé en elle-même une force insoupçonnée, et cette découverte valait bien plus que toutes les promesses jamais faites.
Elle savait désormais que les vraies promesses étaient celles qu’elle se faisait à elle-même, et elle était déterminée à les tenir.