Les Murmures du Carnet en Cuir

Salut à tous,

Je m’appelle Claire, et je ressens aujourd’hui le besoin profond de partager quelque chose qui a bouleversé ma vie ces dernières semaines. C’est quelque chose de personnel, que je ne pensais jamais exposer ici, mais peut-être que cela pourrait aussi aider quelqu’un d’autre.

Tout a commencé il y a deux mois, lors d’un rendez-vous de routine chez mon médecin pour un bilan annuel. En attendant dans la salle d’attente, j’ai fouillé dans mon sac à la recherche de mon livre. Au lieu de ça, mes doigts ont rencontré un petit carnet en cuir que je n’avais pas vu depuis des années. C’était le journal intime de ma mère, que je croyais perdu depuis longtemps.

Ma mère est décédée il y a dix ans. Sa disparition a laissé un vide immense, une douleur sourde que le temps n’a jamais vraiment apaisée. Elle était étincelante, pleine de vie, mais il y avait toujours quelque chose de caché derrière son sourire. J’avais réticence à ouvrir ce carnet. Je craignais d’y découvrir des choses qui auraient pu entacher les souvenirs chaleureux que je gardais d’elle. Pourtant, ce jour-là, dans cette salle d’attente, j’ai cédé à la curiosité.

En ouvrant le carnet, j’ai été submergée par son écriture familière, chaque phrase émettant un écho de sa voix douce que je n’avais pas entendue depuis si longtemps. Les premières pages étaient des notes quotidiennes, des réflexions sur nos journées ensemble, des choses simples comme l’odeur de sa tasse de café le matin ou la joie de m’entendre rire. Puis les entrées ont commencé à prendre une tournure plus introspective, plus sombre.

Je me souviens d’une phrase en particulier : *”La vérité que je n’ai jamais réussi à prononcer reste tapie dans l’ombre de chaque sourire que je lui adresse.”* J’ai dû poser le carnet, le cœur battant si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Une vérité ? Quels secrets ma mère avait-elle portés en elle durant toutes ces années ?

La suite du carnet révélait un secret profondément gardé. Elle écrivait sur un amour qu’elle avait vécu avant ma naissance. Un amour intense pour un homme qu’elle avait dû quitter par obligation familiale, un amour qu’elle n’avait jamais pu oublier. Elle décrivait ses rêves de ce qu’aurait pu être leur vie ensemble, et comment, malgré son amour pour mon père et moi, elle ressentait toujours ce manque, presque comme un membre fantôme affectif.

En lisant ses mots, une tristesse douce mais poignante m’a enveloppée. Cette vérité m’a permis de comprendre beaucoup de choses : ses silences, ses moments de rêverie, pourquoi elle semblait parfois ailleurs même en ma présence. Mais au lieu d’une trahison, ce fut une révélation bouleversante qui m’a offert une nouvelle compréhension de qui elle était.

Partager ce secret ici est un moyen pour moi de la libérer, et de me libérer aussi. J’ai appris que l’amour peut prendre des formes inattendues, et que vivre avec des vérités non dites peut être un poids lourd à porter. Aujourd’hui, je choisis de garder cette part d’elle vivante, non pas comme un secret honteux, mais comme un testament de l’ampleur de son cœur.

Depuis cette découverte, j’ai commencé à écrire moi-même, à explorer mes propres vérités, mes propres non-dits. C’est un voyage difficile mais nécessaire. Je me sens plus proche d’elle maintenant que jamais. Parfois, j’ai l’impression qu’elle me guide, sa main invisible couvrant les miennes sur le papier.

Merci de m’avoir lue. Peut-être que nous avons tous une vérité cachée au fond de nous, attendant le moment où nous aurons le courage de la libérer.

Avec affection,
Claire

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