Chers amis,
Je n’aurais jamais pensé écrire un jour ce genre de message, mais parfois, il faut ouvrir son cœur et partager des vérités qui nous ont échappé trop longtemps. Vous le savez, j’ai toujours été quelqu’un d’introverti, préférant écouter plutôt que de parler, mais aujourd’hui, je veux partager quelque chose de profondément personnel.
Tout a commencé il y a quelques semaines alors que je vidais la maison de ma grand-mère après son décès. J’ai découvert une boîte en bois, simple mais magnifiquement sculptée, que je n’avais jamais vue auparavant. Elle était soigneusement cachée sous un tas de vieilles couvertures dans un coin de son grenier, comme un trésor que l’on souhaite à la fois protéger et oublier.
Quand j’ai ouvert la boîte, j’ai découvert une multitude de lettres, toutes soigneusement ordonnées par date. Curieux, j’ai commencé à lire la première. Elle était adressée à “Mon cher enfant” et, dès les premiers mots, j’ai senti mon cœur se serrer. C’était une lettre de ma mère, une mère que je n’avais jamais connue.
Élevée par ma grand-mère, on m’avait dit que ma mère était morte quand j’étais bébé, emportée par une maladie soudaine. Pourtant, en lisant ses mots pleins de chaleur, je réalisais qu’elle avait vécu bien plus longtemps que je ne l’avais cru. Sa première lettre était écrite juste après ma naissance, puis chaque semaine, elle avait écrit une nouvelle, jusqu’à ce que… les lettres s’arrêtent brusquement, sans explication.
Les mots de ma mère étaient pleins de douceur et d’amour. Elle y racontait ses journées, ses espoirs pour moi, et ses souvenirs d’enfance. Au fur et à mesure que je lisais, des larmes coulaient sur mes joues. Je ressentais l’amour qu’elle avait pour moi, un amour que je ne savais pas dire en mots, mais qui emplissait chaque ligne de ses lettres.
Ma grand-mère n’avait jamais mentionné ces lettres. Peut-être pensait-elle que me les cacher était une manière de me protéger. Mais au fond de moi, je ne pouvais m’empêcher de me demander pourquoi, pourquoi j’avais été privé de ces mots qui, peut-être, auraient pu combler un vide que je ressentais depuis si longtemps.
Après avoir passé plusieurs soirées absorbé par ces lettres, j’ai eu besoin de trouver la vérité. J’ai réuni assez de courage pour en parler à ma tante, la sœur de ma mère. Elle a pris une longue inspiration, et avec une tristesse infinie dans les yeux, elle m’a expliqué que ma mère n’était pas partie à cause d’une maladie, mais qu’elle avait décidé de s’éloigner pour des raisons personnelles, espérant revenir un jour. Ce jour n’était jamais venu.
Ce fut un choc. Un mélange de tristesse et de compréhension s’est emparé de moi. Ma mère avait ses raisons, des raisons qui dépassaient peut-être ce que je pourrais jamais comprendre. Mais cela ne changeait en rien l’amour qu’elle me portait, cet amour que je n’avais jamais véritablement ressenti jusqu’à ce jour.
À travers ces lettres, j’ai découvert une partie de moi-même que je ne connaissais pas. Un vide rempli par les mots d’une femme que j’avais crue absente mais qui m’avait toujours accompagné. Désormais, chaque choix, chaque moment de doute, je les vois sous un nouveau jour : celui de la force et de l’amour qui m’ont été transmis silencieusement.
Aujourd’hui, je souhaite rendre hommage à ma mère, à toutes les mères qui aiment au-delà de l’absence, et à toutes les vérités cachées que chacun porte en soi. C’est un parcours qui m’a permis de grandir, d’accepter l’imparfait et de trouver la paix avec mon passé.
Merci à chacun d’entre vous de m’avoir lu jusqu’au bout. Partager cela me permet de tourner une page, tout en honorant celle que je découvre.
Avec amour,
Marie