Camille, épuisée et seule, errait dans les rues glaciales de Paris sous un ciel gris de novembre. La vie ne l’avait pas épargnée ces derniers temps; elle venait de perdre son emploi et avait du mal à joindre les deux bouts. Alors qu’elle s’asseyait sur un banc du parc pour réfléchir à ce qui l’attendait, un inconnu aux yeux chaleureux l’aborda.
« Bonjour mademoiselle, tout va bien ? Vous avez l’air perdue. »
Camille dévisagea l’homme d’un air méfiant, bien que son ton soit empreint de sincérité.
« Je… je vais bien, merci », répliqua-t-elle faiblement, n’ayant pas l’énergie de prétendre.
L’inconnu, qui se présenta sous le nom de Julien, s’assit à une distance respectueuse.
« Vous savez, parfois un étranger peut être un allié inattendu. J’étais comme vous il y a plusieurs années, au bout du rouleau. Quelqu’un m’a tendu la main, et j’aimerais faire de même pour vous. »
Camille hésita d’abord, mais quelque chose dans la voix de Julien lui donnait l’impression qu’elle pouvait lui faire confiance. Peu à peu, elle lui confia ses soucis, les larmes aux yeux. Julien l’écouta attentivement, ne posant qu’une seule question : « Comment puis-je vous aider ? »
Julien lui proposa de l’aider à trouver un nouvel emploi, et même un endroit temporaire où dormir. C’était une offre trop généreuse pour être refusée. Par la suite, il l’emmena dans un petit café chaleureux où ils purent partager leurs histoires respectives.
Alors qu’ils partageaient leurs souvenirs, une étrange familiarité s’installa. Julien racontait sa jeunesse, l’orphelinat, les recherches infructueuses de sa famille biologique, et la vie difficile qui en avait découlé.
Soudain, Camille s’exclama : « Attendez, votre histoire… elle ressemble étrangement à celle de mon oncle disparu, qui a été adopté en bas âge… »
Julien regarda Camille, stupéfait. « Quel était son nom ? » demanda-t-il.
« Lucien, mais ma grand-mère l’appelait affectueusement “Lulu”. »
Une vague d’émotion traversa le visage de Julien. « Lulu… c’est comme ça que m’appelait ma mère, avant que je perde tout contact avec ma famille. »
Les deux se regardèrent, les larmes aux yeux, réalisant qu’ils avaient trouvé plus qu’un ami. Camille avait enfin retrouvé l’oncle dont elle avait tant entendu parler, et Julien avait retrouvé sa famille perdue.
« Le monde est vraiment petit », dit Camille avec un sourire tremblant, tandis qu’ils se serraient dans les bras, reconnaissants pour ce hasard du destin qui les avait réunis.