Les Lettres Cachées de l’Aube

Bonjour à tous,

Je ne sais pas vraiment pourquoi je choisis ce moment pour me confier ici, mais il y a quelque chose à propos de ce petit coin d’Internet qui m’a toujours fait me sentir comme chez moi. Alors, voilà. J’ai découvert quelque chose sur moi-même récemment, quelque chose qui m’a laissé à la fois fragile et étrangement entier.

Tout a commencé avec une vieille boîte à chaussures, poussiéreuse et oubliée, que j’ai trouvée en nettoyant le grenier de la maison de ma mère. Dans cette boîte, il y avait une pile de lettres soigneusement pliées et attachées avec un ruban violet. Le ruban, fané par le temps, était le même que celui que ma mère aimait porter dans ses cheveux. Curieuse, j’ai déroulé le ruban et ouvert la première lettre. À ma grande surprise, les mots à l’encre coulaient de la plume de mon père.

Je n’ai pas connu mon père très longtemps. Il est parti quand j’avais six ans et ma mère disait qu’il avait besoin de temps pour lui. Les années ont passé et ces années se sont transformées en une vie entière. Je l’avais vu rarement, à peine souvenant de son rire. Mais voilà qu’il me parlait à travers ces pages. Chaque lettre était un morceau de lui que je ne connaissais pas.

Il y avait une lettre pour chaque anniversaire que j’avais vécu depuis son départ. J’ai lu celle pour mes dix ans, où il racontait la première fois où il m’avait vu marcher. Celle pour mes quinze ans était pleine de regrets pour ne pas être là pour mes premiers amours. Chaque ligne était une confession d’amour silencieux et une promesse de mieux faire.

Puis vint la lettre de mes vingt ans, celle qui a tout changé. Mon père racontait son combat contre quelque chose qu’il appelait son “ombre”. Il parlait de la dépression, de l’épuisement, de la peur d’insuffler sa peine dans ma vie. J’ai compris soudainement qu’il ne m’avait pas quitté, mais qu’il avait essayé de nous protéger.

Je me suis assise, enveloppée par l’obscurité du grenier, une larme roulant sur ma joue. C’était comme si un poids que je ne savais même pas avoir venait d’être levé. Dans ces lettres, j’ai trouvé non seulement le pardon, mais aussi le courage de le rejoindre dans ses mots. J’ai appris à voir mon père non pas comme l’homme qui était parti, mais comme celui qui avait essayé de me garder loin de ses démons.

Depuis cette découverte, j’ai commencé à écrire aussi. Chaque jour, une pensée, une ligne ou parfois juste un mot. Je crois que c’est ma façon de me connecter à lui, de garder vivants les souvenirs que je n’ai pas eus. Je découvre que je porte en moi la même ombre, mais que je peux choisir comment elle danse dans la lumière.

Merci de m’avoir lu. Cela fait du bien de partager ces morceaux de mon histoire et de savoir que quelque part, quelqu’un lira mes mots et comprendra que nous ne sommes jamais vraiment seuls.

Avec tout mon cœur,

Élodie

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