Je ne suis pas une personne qui partage habituellement sa vie intime sur les réseaux sociaux. Mais aujourd’hui, je ressens le besoin de m’ouvrir, parce que ce que j’ai découvert a bouleversé ma perception de moi-même. C’est comme si un simple rayon de lumière avait traversé des années d’ombre, me révélant enfin une vérité que j’ai inconsciemment cachée.
Tout a commencé il y a quelques semaines alors que je triais des boîtes remplies de vieux souvenirs dans le grenier de mes parents. Ce sont des boîtes que je n’avais pas ouvertes depuis des années, entassées et couvertes de poussière. Là, parmi des dessins d’enfance, des lettres jaunies et des bibelots oubliés, j’ai trouvé un carnet à la couverture bleue délavée. Juste en le touchant, un frisson a parcouru ma colonne vertébrale, comme si je tenais plus qu’un simple ensemble de pages reliées.
En feuilletant le carnet, j’ai découvert des poèmes écrits par ma mère. Jusqu’alors, je n’avais jamais su qu’elle écrivait. Ces poèmes, empreints d’une mélancolie douce mais profonde, parlaient de rêve, de perte, de désir de liberté. Je reconnaissais sa belle écriture, mais ce qui m’a le plus marqué, c’était le ton de ses mots. Comme un cri silencieux qu’elle n’avait jamais laissé échapper à la lumière du jour.
Parmi les pages, un poème en particulier a retenu mon attention. Il était adressé à une personne nommée L. Je n’avais jamais entendu parler de L. dans les histoires de famille ou les récits qu’elle me racontait avant de m’endormir. Le poème dégageait une intensité émotionnelle qui m’était inconnue chez elle. C’était un amour profond, presque désespéré, qui tranchait avec l’image de mère aimante mais réservée qu’elle montrait au quotidien.
J’ai commencé à me demander qui pouvait bien être L. Quel rôle cette personne avait-elle joué dans la vie de ma mère ? Pourquoi ce secret avait-il été gardé, même des années après sa mort ?
J’ai partagé cet étrange sentiment de découverte avec mon père, espérant qu’il pourrait éclairer ce mystère. Mais son visage s’est fermé quand j’ai mentionné le poème. “L était sa première grande histoire avant nous”, a-t-il murmuré, visiblement touché.
J’étais abasourdie. Comment pouvais-je ignorer une partie si importante de l’histoire de ma mère ? Cela m’a fait réfléchir sur la façon dont nous ne connaissons jamais entièrement les gens que nous aimons. Les vies qu’ils ont vécues avant nous, les rêves qu’ils ont dû abandonner ou les amours qu’ils ont dû laisser derrière eux.
Mais cela m’a aussi inspirée. J’ai réalisé que ces poèmes étaient plus qu’une simple confession ; ils étaient une fenêtre sur l’âme de ma mère, un aspect de sa vie qu’elle n’avait jamais voulu ou pu partager. Ces mots qui avaient été enfermés dans un carnet, conservés dans un grenier poussiéreux, étaient comme un pont entre nous, même après son départ.
Depuis, je me suis mise à écrire aussi. Peut-être pas des poèmes, mais des mots qui expriment mes émotions, mes pensées les plus profondes. C’est devenu une manière pour moi de me connecter avec elle, de comprendre qu’elle était une femme avant d’être ma mère, une femme avec ses propres combats et ses propres histoires d’amour.
En écrivant ce post, je ne cherche pas forcément des réponses. Je voulais juste partager cette découverte, car elle a changé ma façon de voir le monde et ceux qui m’entourent. Merci de m’avoir lue.