Elle n’aurait jamais cru revoir sa sœur, jusqu’à ce qu’un soir ordinaire, un message apparaisse sur son téléphone. « Salut, Marie. C’est Sophie. Peux-tu me parler ? » Marie se figea, le cœur battant la chamade. C’était comme si le passé qu’elle avait soigneusement enfoui refaisait surface en un instant.
Marie avait toujours vécu avec le poids de l’absence de Sophie. Elles avaient été inséparables autrefois, mais une dispute, une de celles qui laissent des cicatrices invisibles, les avait séparées il y a vingt ans. Sophie était partie avec colère, fermant la porte sur une enfance partagée, et Marie avait continué sa vie sans elle, le cœur lourd.
Ce soir-là, après un moment d’hésitation, Marie décida de répondre à son ancienne complice. « Bonjour, Sophie. Bien sûr, parlons. Est-ce que tout va bien ? »
La réponse fut rapide et concise. « J’aimerais te voir. Peux-tu me rencontrer au café près de chez maman demain ? »
Le lendemain, Marie se dirigea nerveusement vers le café. La vue de Sophie assise à une table dans le coin lui serra le cœur. Une vague de souvenirs déferla sur elle : les rires partagés, les secrets murmurés à la nuit tombée, puis ce jour où tout avait basculé.
Sophie leva les yeux et, pour la première fois en deux décennies, leurs regards se croisèrent. La tension était palpable, chaque seconde semblant s’étirer à l’infini.
« Salut, » dit finalement Sophie avec un sourire timide.
« Salut, » répondit Marie en s’asseyant.
Leurs premiers échanges furent pleins de précautions, comme si chacune testait le terrain. Elles parlèrent de banalités, de la météo, de leur travail. Mais bientôt, le sujet qu’elles avaient toutes deux évité fut inévitable.
« Marie, je suis désolée, » dit Sophie d’une voix tremblante. « Pour tout. Je n’aurais pas dû partir comme ça. »
Marie resta silencieuse un moment, ses émotions se bousculant en elle. « Tu m’as manqué, tu sais. Toutes ces années sans toi, j’ai dû apprendre à ne pas penser à toi. »
Sophie baissa les yeux. « Je sais. J’étais en colère, mais j’ai compris maintenant à quel point j’étais injuste. »
Le silence retomba, lourd de non-dits et de sentiments inexprimés. Finalement, Marie prit une profonde inspiration. « Peut-être qu’on peut essayer… de se retrouver ? »
Sophie leva les yeux, une étincelle d’espoir brillant dans son regard. « Oui, j’aimerais ça. »
Alors que les premières gouttes de pluie commençaient à tomber, les deux sœurs quittèrent le café, marchant côte à côte sous un parapluie. Le chemin vers la réconciliation serait long et incertain, mais pour la première fois, elles étaient prêtes à essayer ensemble.
L’histoire se termine par ce sentiment d’un début prometteur, alors que Sophie serre doucement la main de Marie, réaffirmant leur promesse.
Peut-être que le pardon viendrait doucement, une étape à la fois.