Elle n’aurait jamais cru revoir sa mère un jour, jusqu’à ce qu’un après-midi ordinaire tout change lorsqu’elle aperçoit une silhouette familière à sa porte. Lise vivait avec des blessures non cicatrisées, laissant le temps s’étirer entre elle et le passé douloureux. Sa mère, Marie, était partie vingt ans auparavant, laissant Lise avec son père, sans explications claires, seulement des questions et un vide immense.
Lise se tenait dans le couloir, les mains tremblantes, alors que Marie, les yeux embués, attendait son autorisation pour entrer. “Lise… je pourrais entrer ?” demanda Marie, sa voix à peine plus qu’un chuchotement. Lise ressentit une vague de colère, de confusion et d’une étrange chaleur qu’elle n’avait pas anticipée.
Marie expliqua doucement, “Je sais que tu dois avoir mille questions et que mes excuses ne suffiront jamais, mais j’avais besoin de te revoir, de te dire que je suis désolée.” Les mots semblèrent suspendus dans l’air lourd. Lise se souvenait des jours passés sans nouvelles, des anniversaires où son absence était palpable, et des nuits où elle se demandait ce qu’elle aurait dû faire différemment.
Un silence tendu s’installa avant que Lise ne se décide enfin à répondre. “Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps ?” demanda-t-elle, cherchant des explications dans les yeux de sa mère. Marie, visiblement émue, répondit, “Parce que je ne peux plus vivre avec ce regret. Parce que j’ai enfin compris que sans toi, ma vie n’a pas de sens.”
Lise ressentait une dualité troublante entre l’envie de pardonner et la peur de se blesser à nouveau. Elle se souvint des jours d’enfance où sa mère lui tenait la main, lui racontant des histoires sous les étoiles. Ce souvenir, autrefois doux, s’était aigri avec le temps.
C’était un moment crucial. Lise prit une profonde inspiration, consciente que la décision qu’elle allait prendre changerait irrémédiablement leur futur. “Je ne peux pas oublier ce que tu as fait… ou ce que tu n’as pas fait, maman. Mais… je veux essayer. Essayer de comprendre.”
Marie, les larmes aux yeux, approcha lentement, tendant une main tremblante. Lise hésita un instant avant de la prendre. C’était un geste chargé de promesses non dites, de peurs et d’espoirs entrelacés, signe d’une route parsemée d’embûches mais aussi de réconciliations possibles.
Elles se tenaient là, sous le seuil, la lumière du soir enveloppant leurs silhouettes d’une douce lueur dorée, conscientes que la réconciliation était un voyage, non une destination. La route serait longue, mais la première étape venait d’être franchie.