Le Carnet Oublié

Bonjour à tous. Je n’ai jamais vraiment partagé quelque chose d’aussi personnel ici, mais aujourd’hui, il s’est passé quelque chose qui m’a poussé à le faire. Tout a commencé par un objet anodin, presque insignifiant : un vieux carnet qu’on avait glissé entre des livres sur une étagère. Je rangeais ma bibliothèque cet après-midi, une activité que je fais rarement, mais aujourd’hui, quelque chose m’a poussé à le faire. En déplaçant un vieux roman de Victor Hugo, ce carnet est tombé à mes pieds.

C’était un carnet de cuir usé, avec des pages jaunies par le temps et l’odeur caractéristique du papier ancien. Je ne me souvenais pas l’avoir jamais vu auparavant et, par curiosité, je l’ai ouvert. Dès la première page, j’ai reconnu l’écriture de ma mère. Elle avait tenu ce journal pendant des années, et je n’en avais jamais su l’existence.

Je me suis assise là, à même le sol, et j’ai commencé à lire. Le journal était rempli de pensées, de rêves, de regrets, et… de secrets. Je ne savais pas que ma mère avait porté un tel poids, et encore moins qu’elle l’avait mis par écrit. Ses mots résonnaient avec une telle intensité que je pouvais presque entendre sa voix me raconter ces histoires.

Elle écrivait souvent sur ses doutes en tant que mère, sur son mariage avec mon père, qu’elle semblait chérir mais aussi craindre. Son amour pour lui était indéniable, mais il y avait un sous-texte de tristesse que je ne comprenais pas complètement.

Puis, je suis tombée sur une entrée qui a changé ma perception de moi-même. Elle parlait d’un évènement survenu peu avant ma naissance. Elle avait rencontré quelqu’un, une personne qui lui avait montré ce qu’était être vraiment aimée et acceptée. Quelqu’un, disait-elle, qui l’avait poussée à se voir autrement, à reconnaître ses propres forces et faiblesses, sans jugement.

En lisant ces lignes, quelque chose est né en moi. Une reconnaissance silencieuse que, malgré tout l’amour qu’elle portait à mon père, elle luttait avec un sentiment de perte et de ce qui aurait pu être. J’ai commencé à comprendre que l’amour est complexe, que les choix que nous faisons ne sont jamais simples.

Elle a écrit : “Cet amour était comme une lumière dans mon obscurité, mais j’ai choisi l’obscurité parce qu’elle promettait une stabilité que la lumière ne pouvait maintenir.” Ces mots m’ont bouleversée. J’ai réalisé les sacrifices qu’elle avait faits, les compromis qu’elle avait acceptés pour nous, sa famille.

Je me suis rendue compte que j’avais hérité de cette partie d’elle, cette capacité à choisir le connu au détriment de l’inconnu, même si cela signifiait renoncer à une partie de moi-même. C’était un miroir tendu devant moi, et je ne pouvais m’empêcher d’y voir mon propre reflet.

Avant de fermer le carnet, j’ai trouvé une dernière note qui m’a apporté une paix inattendue. “À ma chère enfant, si jamais tu découvres ces mots, sache que l’amour que j’avais était réel, mais que celui que je t’ai donné, à toi et à ta sœur, est le plus grand de tous. J’espère que tu apprendras à t’aimer pleinement, à ne pas craindre la lumière. Ma plus grande leçon a été l’amour, merci de l’avoir compris.”

Je ne savais pas que lire ces mots me libérerait. C’est comme si un poids que je ne savais pas porter s’était envolé. J’ai décidé de garder le carnet, pas comme un souvenir de regrets, mais comme une leçon précieuse de ce que signifie vraiment vivre avec son cœur ouvert.

Je vous remercie de m’avoir lue. C’était difficile à écrire, mais je crois que c’était nécessaire. Peut-être que cela inspirera certains d’entre vous à chercher la vérité en vous, dans les pages oubliées de votre propre histoire.

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