Après avoir perdu son emploi et son logement, Claire errait dans les rues de Lyon, ne sachant où aller ni qui appeler à l’aide. Un soir, alors que les larmes lui montaient aux yeux, elle s’asseyait sur un banc, désespérée. C’est là qu’un homme à l’air bienveillant s’assit à côté d’elle.
“Vous allez bien ?” demanda-t-il doucement. Sa voix avait quelque chose de réconfortant, comme une couverture chaude en plein hiver.
Claire hésita d’abord. Elle avait toujours pris soin de ne pas faire confiance aux étrangers. Mais elle était à bout de forces et de solutions. “Je traverse une période difficile,” murmura-t-elle, la voix tremblante.
L’homme hocha lentement la tête comme s’il comprenait parfaitement ce qu’elle ressentait. “Je m’appelle Marc. Écoutez, je ne veux pas m’imposer, mais si jamais je peux vous aider d’une quelconque manière, dites-le-moi. J’habite à quelques rues d’ici et j’ai une chambre d’amis que je vous propose pour la nuit.”
Claire fut prise de court par cette offre inattendue. Était-ce par désespoir ou par l’intuition que cet homme était sincère qu’elle accepta finalement ? “Merci… vraiment, merci,” répondit-elle, prise entre l’inquiétude et le soulagement.
En suivant Marc jusqu’à chez lui, Claire ne pouvait s’empêcher de sentir un certain apaisement. Il avait ce calme en lui, cette sérénité qui semblait contagieuse. En arrivant, l’appartement était modeste mais chaleureux, avec un foyer allumé et un chat ronronnant sur le canapé.
Les jours passèrent, et Marc s’assurait que Claire avait tout ce dont elle avait besoin. Il lui proposa même de l’aider à chercher un nouvel emploi. Lorsqu’il lui parlait, il y avait toujours cette bienveillance dans son regard, quelque chose de familier qu’elle ne parvenait pas à cerner.
Un soir, après un dîner simple mais réconfortant, Claire remarqua une vieille photo sur l’étagère de la salle à manger. “C’est vous, ici ?” demanda-t-elle, en désignant un jeune garçon sur l’image.
Marc acquiesça. “C’est moi avec mes parents,” dit-il en souriant. Claire observa de plus près. Le visage de la femme sur la photo la frappait par sa ressemblance avec sa propre mère, décédée il y a plusieurs années.
“C’est étrange… elle ressemble tellement à ma mère,” murmura Claire, intriguée.
Marc devint pensif. “Comment s’appelait-elle ?” demanda-t-il, une lueur d’espoir dans la voix.
“Marie Leblanc,” répondit Claire, le cœur battant.
Marc se leva subitement, bouleversé. “Marie était ma tante. Nous avons perdu contact après que mes parents ont déménagé à l’étranger. Je n’ai jamais su qu’elle avait une fille.”
C’était comme si le temps s’était arrêté pour Claire. Elle était restée sans nouvelles de la famille de sa mère pendant des années, pensant qu’ils n’existaient plus pour elle. Et voilà que le destin, ou hasard, l’avait menée à son cousin.
Les larmes aux yeux, Claire serra Marc dans ses bras. Les étranges tournures de la vie venaient de lui redonner une famille.
“Merci,” murmura-t-elle. “Merci d’avoir été là.”
La vie reprenait un sens nouveau, avec une promesse de jours meilleurs, nourrie par une famille retrouvée.