Depuis qu’il avait décroché ce contrat d’une vie, Guillaume s’était plongé corps et âme dans son travail – au point d’en oublier ce qui comptait réellement… Au début, son ambition semblait noble. Travaillant tard dans la nuit, il se disait que tous ces sacrifices mèneraient à une vie meilleure pour sa famille. Mais avec chaque dossier bouclé et chaque promotion obtenue, la distance entre lui et son foyer grandissait. Sa femme, Camille, s’occupait seule des enfants, souvent déçue lorsqu’il manquait un autre dîner en famille ou un spectacle à l’école. « Guilla, tu nous manques, » lui disait-elle souvent, une douleur sourde dans la voix. Et lui, absorbé par ses succès, répondait distraitement, « Ce ne sera pas éternel, je te promets, encore un peu de patience. » Un jour, alors qu’il était sur le point de signer un partenariat international, son téléphone sonna. C’était Camille, la voix tremblante, lui annonçant que leur fils était à l’hôpital après une chute grave. Le cœur de Guillaume se serra, mais il hésita à quitter la réunion, un moment crucial pour sa carrière. Il balança entre sa conscience et son ambition. Finalement, il choisit de rester et de conclure l’affaire. Une semaine plus tard, la réception d’une nouvelle lettre de son fils, lui demandant pourquoi il ne l’aimait plus, lui fit réaliser l’impensable coût de son choix. Confronté par Camille, la douleur dans ses yeux plus éloquente que n’importe quel reproche, il comprit qu’il ne pourrait jamais rattraper ce moment perdu. Il décida alors de réévaluer ses priorités, réduisant ses heures de travail et consacrant plus de temps à sa famille. Bien que sa carrière ait connu un ralentissement, il avait retrouvé son rôle de père et d’époux, et cela valait toutes les réussites du monde.
