L’Ambition ou l’Amour

Depuis que Claire avait décroché ce contrat prestigieux, elle ne vivait plus que pour sa carrière. Chaque matin, elle se plongeait dans des dossiers empilés sur son bureau, sa détermination palpable. Mais cette quête effrénée de succès avait une ombre : son absence auprès de Marc, son compagnon, devenait insupportable.

Le soir, lorsqu’elle rentrait épuisée, il l’attendait souvent, le dîner froid sur la table. “Encore en retard,” disait-il doucement, un mélange de tristesse et de résignation dans sa voix. Claire souriait automatiquement, cherchant une excuse, une raison de plus pour justifier son absence.

Ce projet devait être sa consécration : une fusion internationale que personne n’avait osé entreprendre. Elle se voyait déjà gravir les échelons, au sommet de son entreprise. La perspective d’échouer la hantait, et elle se noyait dans le travail, oubliant parfois les anniversaires et les soirées en tête-à-tête promis à Marc.

Un jour, alors qu’elle se précipitait pour rejoindre une réunion cruciale, son téléphone sonna. C’était Marc. “Je sais que tu es occupée, mais c’est important,” dit-il d’une voix étrangement calme. L’appel la dérangeait, mais elle accepta de le voir le soir même.

Chez eux, Marc l’attendait, l’air grave. “Je ne me reconnais plus dans cette vie, Claire,” avoua-t-il. “Tu n’as jamais le temps pour nous. Qu’est-ce qui passe en premier à tes yeux ? Moi ou ton travail ?”

Claire garda le silence, son cœur lourd. Les mots de Marc résonnaient dans son esprit alors qu’elle se rendait à son rendez-vous décisif. En pleine réunion, les images d’une vie sans Marc, de nuits solitaires, la frappèrent soudainement. Elle perdit le fil de la présentation, le cœur battant.

Le lendemain, elle se retrouva face à un dilemme impensable : son patron lui offrit une promotion inespérée, à condition qu’elle se rende disponible pour un voyage immédiat de trois mois à l’étranger. “Nous avons besoin de quelqu’un de votre calibre,” avait-il dit, insistant.

Claire regarda par la fenêtre, la ville illuminée semblant l’oppresser. Elle pensa à Marc, à ses yeux tristes, à leur amour en péril. Elle devait choisir.

Avec un poids dans la poitrine, elle déclina l’offre. “Je ne peux pas,” dit-elle simplement, se surprenant elle-même par la certitude de sa décision. Elle rentra le cœur battant, inquiète mais étrangement libérée.

Lorsqu’elle entra chez elle, Marc leva les yeux vers elle, espoir timide dans son regard. “Je crois que nous avons quelque chose à sauver,” murmura-t-elle, des larmes dans la voix.

Ils se prirent dans les bras, promettant de trouver un nouvel équilibre, l’un pour l’autre.

Dans la pénombre, Claire comprit enfin que parfois, renoncer à un rêve n’était pas un échec, tant que cela signifiait retrouver ce qui comptait le plus.

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