Dans une ruelle sombre et inondée par la pluie d’une ville inconnue, Marie se demandait comment elle en était arrivée là. Comment un simple licenciement avait pu mener à une telle spirale descendante, la forçant à errer, seule et désespérée, en quête de chaleur et d’espoir.
« Excusez-moi, mademoiselle, vous avez l’air perdue », dit une voix douce mais ferme derrière elle. Marie se retourna, les yeux embués de larmes, pour découvrir un homme étrange, vêtu d’un long manteau noir, un parapluie en main.
« Je… je ne sais plus quoi faire », balbutia-t-elle, son cœur lourd de chagrin. Il y avait une tristesse dans ses yeux que l’homme ne pouvait ignorer.
« Venez, trouvons un endroit où vous pourrez vous réchauffer et reprendre des forces », répondit-il avec un sourire réconfortant.
Ils marchèrent ensemble en silence jusqu’à un petit café cosy à l’angle de la rue. Le simple fait de s’asseoir près du feu, une tasse de thé chaud dans les mains, redonna à Marie un semblant de paix intérieure.
« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle enfin, intriguée par cet homme qui semblait être apparu de nulle part.
« Appelez-moi Lucas. Je passe par ici souvent, et j’ai l’habitude d’aider ceux qui en ont besoin », expliqua-t-il, ses yeux étincelants d’une bienveillance sincère.
Au fil de la conversation, Marie se sentit étrangement à l’aise, comme si cette rencontre fortuite n’était pas aussi aléatoire qu’elle le paraissait. Lucas l’écoutait, offrant des conseils sans jugement, partageant des récits personnels qui résonnaient étrangement avec sa propre histoire.
« Ma mère avait l’habitude de dire que rien n’arrive par hasard », dit Lucas en souriant, « peut-être que nos chemins devaient se croiser. »
Marie acquiesça, mais quelque chose dans son sourire déclencha un sentiment de déjà-vu, un souvenir lointain qu’elle ne parvenait pas à saisir. C’est alors qu’il mentionna, presque en passant, le nom de sa grand-mère, Marguerite.
« Marguerite ? C’était aussi le nom de ma grand-mère », s’exclama Marie, son cœur s’emballant à la pensée improbable mais captivante.
Lucas la regarda, ses yeux s’emplissant de compréhension. « Est-il possible que nous soyons… liés ? Ma grand-mère me disait souvent qu’elle avait une sœur qu’elle avait perdue de vue. Peut-être que… »
Ils restèrent silencieux un moment, l’impact de cette révélation s’infiltrant lentement en eux. Deux âmes perdues, guidées l’une vers l’autre à travers les années par les fils invisibles du destin.
Ce n’était plus seulement une rencontre fortuite, mais une réunion de famille inattendue, deux branches d’un même arbre réunies en une nuit de pluie.
« Je suis tellement heureux d’avoir trouvé quelqu’un de ma propre famille », dit Lucas, ému. Marie sourit à travers ses larmes, sentant que l’univers lui avait enfin montré une lueur d’espoir.
En sortant du café, le monde semblait soudainement plus lumineux, chaque goutte de pluie scintillant comme une promesse d’un avenir meilleur à construire ensemble.