Salut à tous,
Je ne sais pas vraiment pourquoi je choisis de partager ça ici, sur cette plateforme où nous échangeons surtout des plaisanteries et des photos de nos repas. Peut-être parce que c’est anonyme, ou peut-être parce que je ressens le besoin pressant de libérer ce poids que j’ai porté si longtemps. Voici donc mon histoire, ou devrais-je dire, ma confession.
Tout a commencé hier, lorsque ma mère m’a demandé de nettoyer le grenier. C’était une journée comme les autres, grise et tranquille, avec un léger murmure de pluie contre les fenêtres. Je suis montée à contrecœur, en râlant intérieurement contre cette poussière que je savais devoir affronter. Mais ce que je n’attendais pas, c’était de découvrir un carton oublié sous un amas de vieilles couvertures.
La boîte n’était pas particulièrement grande ni remarquablement belle, juste une boîte en carton ordinaire, mais elle portait un nom : “Pour Camille”. Mon cœur a fait un bond. Je n’avais jamais vu cette boîte auparavant. Elle était lourde d’une manière qui n’avait rien à voir avec le poids physique. Je l’ai ouverte, mes mains tremblantes mais curieuses.
À l’intérieur, il y avait des lettres. Des lettres pour moi, écrites par mon père. Mon père, qui est décédé quand j’avais cinq ans. J’ai toujours pensé qu’il avait laissé peu de choses derrière lui, mais là, devant moi, se trouvait un trésor d’émotions et de pensées jamais partagées.
Je me suis assise sur le sol froid du grenier, mes jambes croisées, les yeux déjà embués de larmes avant même de lire les premiers mots. La première lettre était datée du jour de ma naissance. Il parlait de l’amour infini qu’il éprouvait pour moi, un amour qu’il avait essayé de capturer dans chaque ligne et chaque courbe de ses mots maladroits.
À mesure que je lisais, des morceaux de lui prenaient vie, des souvenirs que je ne partageais pas encore, des histoires que seule ma mère aurait pu raconter mais qu’elle avait apparemment choisi de garder silencieuses. Chaque lettre était un moment de sa vie, un moment où il avait pensé à moi, à notre famille, à lui-même. J’ai découvert qu’il était tout aussi vulnérable et perdu que moi parfois, mais aussi rempli d’espoir et de rêve.
L’une des lettres, en particulier, m’a touchée plus que les autres. C’était la dernière qu’il avait écrite, quelques jours avant son décès. Il parlait de l’avenir, du futur qu’il espérait pour moi, sans lui. “Je veux que tu sois courageuse, que tu poursuives tes rêves même s’ils te semblent inatteignables,” écrivait-il. “Je serai toujours fier de toi, peu importe où je suis.”
Je suis restée là, assise dans le silence, le bruit de la pluie formant une douce mélodie en arrière-plan, laissant les larmes couler librement, libératrices.
Aujourd’hui, je me sens différente. Pas entièrement guérie, pas complètement en paix, mais je sens une clarté nouvelle. Mon père, à travers ses mots jamais entendus, a touché mon cœur d’une manière dont je ne savais pas qu’il avait besoin. J’ai commencé à écrire moi-même, à lui, à moi, à cet avenir qu’il voulait pour moi.
Je n’ai pas encore terminé cette aventure de découverte et de guérison, mais je suis reconnaissante pour ce moment de vérité inattendu. Ces lettres m’ont ouvert les yeux sur ce que j’avais toujours eu, même lorsque je croyais que c’était perdu.
Peut-être que ce post semblera insignifiant pour certains. Mais pour moi, c’est tout. Merci de m’avoir écoutée.
Avec amour,
Camille